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Les humeurs changeantes d'Antigone


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Reise nach Deutschland : épisode second
--> moral défaillant

   Je continue ce petit raconti sans intérêt qui est celui de mes vacances ; il est des choses que je dois évoquer ici si je ne veux pas les ressasser bêtement pendant des siècles... 
   Il faudrait que j'épilogue longtemps là-dessus, mais j'ai pas envie, ça m'ennuie tout ça. Restons en aux faits. Je ne me suis entendue avec personne ou presque en Allemagne. Je devrais culpabiliser, me dire que c'est complètement de ma faute, que je suis vraiment une grosse conne et tout et tout... Mais pourtant, j'ai l'impression que ça ne serait pas tout à fait juste. Je reconnais que j'ai fait beaucoup d'erreurs, et aussi qu'on n'a pas été très indulgent avec moi. Un peu comme si on s'était bien acharné contre moi, comme si on avait vu sous la fragilité sous la carapace avec laquelle je me protège et qu'on s'était proposé de me faire comprendre que j'étais incapable de maintenir l'illusion. Je ne vais pas virer parano quand même. C'est de ma faute, c'est moi qui me suis montrée chiante, désagréable, fermée aux autres... Le problème là dedans, c'est que je n'y crois même pas. La plupart des autres filles, là-bas, avaient des caractères insupportables pour moi. C'était le royaume de l'hypocrisie et du mensonge de complaisance, le pays de la faiblesse, j'y ai entendu des phrases aussi connes que : "Je préfère ne jamais rien dire, comme ça les gens ne me connaissent pas et ils ne peuvent pas dire qu'ils ne m'aiment pas..". Je ne suis pas toute blanche non plus, je sais que j'ai une liste de défauts aussi longue que le Cervin est haut, parmi lesquels le fait que je sois trop bavarde, que je la ramène toujours sur tout, que je sois directe. Je ne vois pas la vie d'une manière très gaie, je dramatise, je radote, je suis chiante, je parle trop de moi... Et puis j'aime pas trop les conversations de filles en général. D'ailleurs, les plus gros problèmes d'entente c'était avec les filles, les mecs étaient moins cons, et je regrette de leur avoir peu parlé.
   Je me suis tapé un fort lot de déprimes pendant que j'étais à Cologne, de remises en question, d'essayage d'être quelqu'un d'autre, avec toutes les aliénations que ça entraîne... Quand j'ai relu le journal que j'ai tenu pendant ces trois semaines, j'ai parfois eu du mal à me reconnaître. Je n'ai été vraiment sincère qu'avec une seule personne là-bas, avec quelqu'un qui ne m'avait rien demandé, quelqu'un avec qui je me suis mal comportée, quelqu'un à qui j'ai parlé de choses que je n'aurais jamais dû lui dire, de choses que j'aurais du garder pour moi. Il est le seul à avoir su que je souffrais plus ou moins de la froideur et des moqueries des hypocrites. J'ai été nulle.
   Je comprends pas les filles. Elles avaient un problème avec moi, mais jamais elles n'auraient voulu m'en parler, me dire ce qui n'allait pas, me permettre de changer. Pourquoi ? Elles prenaient un malin plaisir à se dire des petites choses à l'oreille en me regardant en rigolant, à se donner des petits coups de coude et autres choses de même goût. Je voyais bien que ma présence les gênait, mais j'avais décidé de la leur imposer jusqu'à ce qu'elles aient le courage de me le dire. Elles ne l'ont jamais eu, sauf une. Mais elle ne m'a rien appris que je ne savais déjà, et quand je lui ai demandé ce que l'on me reprochait, elle n'a rien su répondre.
   Dès le début, avec ces filles là, je n'avais rien en commun du tout. La vie d'une française expatriée en Suisse, qui a eu le malheur de faire toutes ses classes depuis le CM2 dans des écoles privées où l'on n'est jamais plus de 100 élèves de la maternelle au lycée ne ressemble pas à la vie d'une Suissesse. Je n'ai pas les mêmes préoccupations qu'elles. Les leurs étaient de savoir dans quel collège (lycée en France) elles iraient l'an prochain, alors que les miennes étaient mes notes de bac. On n'avait les mêmes goûts pour rien, on ne comprenait pas que je puisse aimer écrire...

Prochain épisode : Ce que j'ai vécu...

Ecrit par Antigone, à 00:08 dans la rubrique "Du rien sur un tas de vide".



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