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"Oui, j'étais alors quelqu'un de déséquilibré.", j'ai trouvé ces mots dans un tiroir de mon bureau, sur une lettre qui traînait, relatant des faits du passé… D'un passé âgé seulement de sept ou huit mois, mais qui me paraît maintenant si lointain. Ces mots m'ont fait sourire, puis rire. C'était bien terminé, alors ? Pour de bon, pour toujours… Cette histoire absurde, vide de sens, sur laquelle beaucoup d'encre avait coulé, on y avait mis le point final ? Ces mots auxquels je n'avais pas dû faire attention à ma première lecture de cette lettre que je n'avais plus regardée depuis représentaient la clé jetée dans le puits après avoir verrouillé la porte… Si nul n'y tombe par mégarde ou ne s'y jette volontairement, la porte ne sera jamais réouverte (à moins qu'il existe des doubles de la clé, ou qu'on sache forcer les serrures), tant mieux. Alors à quoi bon en parler encore ? Simplement parce que j'ai fini par vraiment comprendre.
Ça pourrait être un conte accompagné d'une petite morale à la con… :
Il était une fois une gamine de 15 ans qui s'appelait Antigone. Elle n'était ni heureuse ni bien dans sa peau. Elle menait une existence monotone dans une petite ville de Suisse où elle ne connaissait personne et où personne ne la connaissait. C'était une fille timide, bizarre, qui riait rarement, mais quand ça lui arrivait, personne ne savait pourquoi, et mieux valait ne pas chercher à comprendre. Elle pleurait souvent pour quelqu'un qui répétait : "J'pleure jamais !", et puis elle regardait tout le monde de haut, persuadée de sa supériorité. Elle brandissait l'incompréhension que les autres avaient d'elle comme un trophée, cultivant sa différence, avec pour devise : "J's'rai jamais comme ça !" Sans amis, et pas près d'en avoir, incapable de construire quelque chose, mais aussi de détruire quoi que ce soit. Antigone stagnait.
Les parents de la môme ne se rendaient pas compte que quelque chose n'allait pas dans la vie de leur fille. Elle était bien élevée, aimable bien que trop réservée, elle ne rechignait jamais à porter la poubelle au conteneur ou à passer l'aspirateur dans le salon. Serviable. A la limite de la passivité… Elle disait pas grand chose, mais ils avaient l'habitude. Depuis ses 10 ans on ne l'entendait plus, et peut-être même qu'on ne l'avait jamais vraiment entendue, coincée entre une sœur problématique et un petit dernier chouchouté, on ne lui avait jamais vraiment prêté attention, mais elle n'en avait jamais requis. Pas de problèmes scolaires : depuis un redoublement qu'elle avait réclamé, ses bulletins auraient affiché des moyennes de 18 s'il n'y avait pas eu les langues et le sport. Pas de problème de santé : très rarement malade. L'enfant avait grandi bien droit, mais seule. Des principes qu'elle avait acquis elle-même, un sens naturel de la justice et de l'honnêteté régissaient ses pensées.
Loin d'Antigone l'envie de se plaindre de sa jeunesse. Comme sa mère lui a répété il n'y a pas si longtemps : "Tout ce qui t'es arrivé, c'est parce que tu le voulais bien."
Antigone avait 15 ans, je ne sais pas si on lui en aurait donné plus de 13. Elle avait bien quelques amis à l'école, mais sans plus. Jusqu'au jour où sa meilleure amie voulut la tuer parce qu'elle n'avait pas approuvé les coups donnés sans raison à une gamine de 11 ans. On l'appelait "princesse", on l'accusait de se croire mieux que tout le monde… Il lui restait un seul ami, il avait 12 ans, elle en tomba amoureuse. Alla jusqu'à le lui avouer, ramassa une jolie humiliation dans l'affaire, jura tout ce qu'il voulait qu'elle ne l'aimerait plus, mais ne tint pas promesse immédiatement… L'histoire en resta là pour un moment. Le garçon déménagea. Ils s'écrivirent pendant 1 an et demi, puis ce fut à son tour à lui de lui dire qu'il l'aimait. Antigone reçut cela très mal. En un an et demi, elle avait pas mal changé. Disons que c'était plus la même personne du tout : en admettant ses problèmes elle avait fini par s'accepter elle-même, et par construire à nouveau. C'était pas grand chose : cet édifice encore frêle, c'était elle. Elle le poussa gentiment vers la sortie, il se ravisa illico : "J'ai eu quelque chose que j'appellerais une défaillance psychologique." dit-il pour se justifier. Elle ne comprit pas tout de suite, l'accusa d'avoir voulu jouer avec ses sentiments… Elle aurait dû comprendre ; c'était ce dont elle avait souffert un an et demi plus tôt.
Que tirer de cette histoire… L'amour ne serait-il qu'une vaste illusion à laquelle on s'accroche pour surmonter des moments difficiles ? Ou est-ce quelque chose de vrai, une base solide sur laquelle on peut rebondir pour devenir une nouvelle personne ou consolider ce que l'on est ? A moins que ce soit complètement autre chose que je ne connaîtrais pas encore (solution plus que probable).
Antigone va sur ses 18 ans, sourit plus, parle tout le temps… Sans savoir où elle va (l'idée se précise de jours en jours) elle a des semblants d'idéaux qui la guident. Elle est plus forte qu'avant. Elle est toujours un peu fragile quand même.
Commentaires :
ptiterockeuse |
c'est beau de voire qu'on peut se sortir de situation difficile avec lesquels on vit mal j'éspère comme toi pouvoir changer pour devenir mpieux! bizous Sawah |
Antigone 13-08-03
à 14:31 |
Re:Merci pour ce commentaire...
J'ai changé, mais je suis encore loin d'être un modèle ! Avec un peu de motivation on arrive à faire tout ce que l'on veut... |
Gamin 13-08-03
à 01:22 |
Antigone est toujours un peu fragile quand même... Mais tu t'es servie de ta faiblesse pour te rendre plus forte, et pour apprécier la vie quelque part. Tu as grandi, tu as mûri, tu est devenue plus ouverte. La différence avec l'Antigone de 15 ans, c'est que tu as compris le sens des choses, tu les as adaptées à ton mode de vie, et finalement, tu y es très bien arrivée !! Morale de l'histoire : sans repères, on n'évolue pas. Mais on peut construire ses propres repères pour évoluer... et dans le bon sens, tu en es la preuve !! |
Antigone 13-08-03
à 14:36 |
Re:C'est exactement ça... Tu as tout compris ! Merci pour cette morale que je n'avais pas su trouver ; j'ai appris quelque chose en lisant ton commentaire.
|
à 23:52