Les humeurs changeantes d'Antigone

J'ai passé une bonne soirée. Assez rare pour être signalé. Quand je sors, après je vais me coucher avec la conscience tranquille. On ne pourra pas me dire que je vis comme une bonne sœur. Y'a cette fille que j'aime vraiment bien, qui me semble avoir bien compris mon besoin d'hiberner de ces deux dernières semaines. C'est qu'il fait tellement froid, que… Et j'avais un tel besoin de passer des après-midi à lire sous ma couette… de passer les nuits où la température reste au-dessus de 15°à gribouiller du papier à la lueur de ma bougie emmitouflée dans ma couverture volée dans l'avion au retour de Guadeloupe à Nouvel An 2003. J'aimerais bien que ce soit un peu l'été. Jeudi je vais voir Kings of Convenience en concert à Montreux. Vendredi, je crois, je pars pour deux semaines en Normandie avec mes parents. Au retour je continuerais de donner des cours de maths au petit frère de Naelia. Etonnant, mais je crois bien que j'aime apprendre des trucs aux gosses, même si c'est aussi débile que de répéter 100 fois que 360° c'est un tour complet… Et je commencerais à prendre des leçons de conduite. Sisisi. C'est que depuis le temps, mon permis d'élève accroché à ma fenêtre s'impatiente. Ma psy m'apprendra à avoir meilleure estime de moi-même. Mouais… Je saurais enfin ce que je ferais de l'année à suivre. Je ne sais même pas ce que je veux. J'aimerais que la réalité me flanque une bonne baffe bien douloureuse, à côté de quoi le loupage de la mention passerait pour une caresse. Qu'elle me force à la regarder droit dans les yeux, lui foutre un poing dans la gueule en représailles, et après on finirait potes, la réalité et moi… J'ai envie d'un post sanguinolent, exaltateur de douleurs toutes plus atroces les unes que les autres, mais j'ai mal nulle part. Mes sentiments sont d'une neutralité affligeante. Qu'elle m'arrache un bras. Qu'elle me fasse hurler de plaisir. Que la réalité soit extrême, seulement. Mais c'est mon boulot, n'est-ce pas, d'amener ma réalité à être ce que je souhaite qu'elle soit. Alors…