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Tous mes dossiers sont partis. Je n'ai plus qu'à attendre des réponses. Pour ma reconversion dans le système suisse, ça devrait venir vite. Et ça pourrait être positif. Alors j'ai regardé les programmes hier soir. Je n'ai pas l'impression de m'attaquer à l'impossible. A part dans l'enseignement scientifique, et l'allemand, ça devrait pas demander énormément de travail. Si c'est ce que je dois me retrouver à faire, ça ne devrait pas être insurmontable. Juste de retourner à l'école pendant deux ans ça sera long. Alors je réfléchis à ce que je prendrais comme choix d'options… Et sinon je me prends à rêver d'être prise en année préparatoire pour l'EPFL, d'aller vivre à Lausanne, avoir une chambre dans un foyer pour étudiants, un abonnement général (ce truc oh combien mythique qui donne l'accès à la quasi-totalité du réseau de trains, bus, etc. de Suisse)… Indépendance.
Attendre, donc. Que ça à faire.
Crier haut et fort que je ne suis rien qu'une dreams-feelings-bref-love-killeuse, puis rajouter entre parenthèse un petit "désarmée", et finalement découvrir que je suis incapable de faire passer le moindre message subliminalement.
Qu'il comprenne que c'est lui qui m'a mandatée pour tuer l'Amour.
Qu'il comprenne que je m'escrime à tuer les sentiments que j'ai pour lui.
Qu'il comprenne que c'est lui qui m'a fait poignarder mes rêves dans le dos.
Que je trouve les couilles de lui dire tout ça directement. Mais ça c'est pour jamais. Il n'y aura qu'un e-mail en septembre où je lui reprocherais nos adieux manqués, alors que je ne veux surtout pas de confrontation finale. Et lui dire, t'sais, si tu m'avais aimée au lieu de chercher sans fin ce qui n'existait pas, mon cœur, l'était à toi pour longtemps.
Et enfin lui dire : "Depuis un an je m'accroche à des sentiments dénaturés pour ce fichu nantais parce que c'était l'assurance de me blinder contre toi. Fichu nantais qui finalement n'a jamais rempli que le rôle du carnet sur lequel on colle des autocollants dont on ferait collection. Figure malléable à souhait sur laquelle j'ai collé tout et n'importe quoi. Et maintenant que t'as déserté pour la Bretagne, que j'ai le sentiment profond que tu ne remettras presque plus les pieds dans ce foutu pays, peut-être qu'enfin je vais pouvoir effacer tout ça…"
Et j'oserais même pas. Envie de pathétisme, mais pas le courage.
Et puis, finalement, tout ça c'est probablement que des conneries. J'arrive pas à distinguer vraiment les sentiments, je suis jamais certaine de ressentir quoi que ce soit. Alors je le dis peut-être maintenant dans le mouvement de je ne sais quoi.
Depuis le printemps je ne fais qu'espérer que tu n'auras pas 12 au bac. Tu t'en vas. C'est ce que je souhaitais le plus ardemment. C'est que tu es tellement insupportable quand tu étales devant moi ta bien meilleure "réussite sociale", quand tu te vantes de toutes les ouvertures que tu as, que tu me reproches de ne pas sortir beaucoup… Et pourtant, ça t'a vraiment rendu heureux, tout ça ? plus heureux que moi ? Oh, pas dur, tu me diras… Je crains trop de t'entendre me répondre oui pour oser te poser la question.
Et que je te demande encore, comme avec impatience, quand c'est que tu te décides à me débarrasser le plancher… Mais foutez-moi vite un point final à toute cette histoire !
J'aime pas les trucs qui s'achèvent.
Commentaires :
slyphe |
C'est vrai, il y a toujours un moment où on doit tourner une page. On s'accroche à ce qu'on "a" parce qu'on a trop peur de ce qu'il peut y avoir après. C'est ce que je me dis souvent, mon meilleur ami me fait souffrir, mais c'est possible que ca soit pire si je le laisse tomber. Je crois qu'il faut oser prendre des risques. Finalement, l'existence se résume au hasard.
Apparemment tu vas prendre ces risques, et je pense que c'est une bonne chose, sinon on ne peut pas évoluer. Il faut juste avoir du courage, et ça, d'après ce que j'ai lu, tu en as. Alors je ne m'inquiète pas pour toi, ça ira mieux, j'en suis sure, et je te le souhaite. biz. |
Lenaig 16-07-04
à 08:54 |
De même ...Oui, tu t'en sortiras ... ah, l'EPFL ... une de mes meilleures amies vient d'avoir sa 4e année (enfin je crois, le système suisse, hein ... je suis pas trop comment ça marche) : elle en a bavé, la pauvre mais elle l'a eu. Elle aussi il lui a fallu du courage, quitter la France, tout plaquer pour ce pays qu'elle n'aime pas du tout (et oui ...) mais maintenant elle a son appart et vit avec un mec depuis 2 ans alors qu'elle comptait se marier avec le précédent à qui elle pensait ne jamais survivre ... bisous !
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à 12:05