Les humeurs changeantes d'Antigone

"[…] laissez-le plutôt. C'est une habitude qu'il a. Parfois, il se met à l'écart n'importe où, et il reste là debout. Il viendra tout à l'heure, je pense. Ne le dérangez pas, laissez-le en paix." Aristodème, dans le Banquet de Platon, 175b-c, parlant de Socrate.

Il fait souvent pareil, en ce moment ; il reste, loin, comme à la pause ce matin, sous la pluie, planté, ailleurs. Les autres, ils disent : "Regarde-le, il fait l'autiste dans son coin." alors qu'en réalité, il fait le Socrate ; et puis, cet "autiste", balancé à toutes les sauces… Avec moi il a presque toujours été le pire des salauds, mais quand je le sens aller si mal, j'ai envie de savoir comment l'aider. D't'façon, pour lui, les gens "comme moi", c'est quantité négligeable, parce que mon papa n'est pas milliardaire (le sien non plus, d'ailleurs), et que je suis pas grande et blonde, puis je me moque de lui quand il arrive pas à primitiviser une fonction, et je dis beaucoup de conneries que les gens comprennent pas (ben oui, je suis une n'imcomprise), et je suis une affreuse râleuse. Dans le fond, je suis conne, mais je m'aime bien quand même, manque plus que des gens pour bien m'aimer aussi, et manque plus que je leur montre les deux trois trucs qui font qu'on peut m'aimer un peu.