Les humeurs changeantes d'Antigone

La psy m'avait demandé de lui imprimer les derniers articles de mon blog, et après de longues hésitations je me suis décidée à le faire. Après tout, quel mal ? Après une litanie sur mon talent, ma lucidité… [Mais oui ma poule, continue, je t'écoute… Puis, toute alémanique qu'elle est, qu'y connaît-elle, d'abord ?] Sur une échelle de la lucidité allant de 1 à 100 où Spot le chien représenterait le 1 et Rimbaud le 100, je me donne au grand maximum 25 points, mais par contre, pour le talent, c'est évident que je remporte la côte la plus haute (soit dit en passant vous êtes en pleine lecture des écrits d'une future prix nobel de littérature…). Oui, bon, d'accord, reprenons l'échelle Spot-Rimbaud… pas plus de 20 points. Mais libre à la psy de dire ce qu'elle veut, c'est pas pour autant que je la croirais. Lucide face à mes propres problèmes, oui, d'accord là-dessus. Je le vois bien que je ne sais pas aimer ou me laisser aimer, et que je souffre énormément lorsque je me sens abandonnée. Le tout lié ça donne cette espèce de petite chose toute froide que je suis, qui rougit comme une pivoine quand elle voit des gens s'embrasser, et puis "beurk, c'est moche…" Autour de mon "cœur", c'est du papier mâché imitation béton armé. Et puis si j'y réfléchis un peu, je saurais pourquoi j'ai peur de tant de choses.
Enfin bref, tout ça pour dire, que pour la première fois moi et la psy on a communiqué. Ça devait aider d'avoir une base sur laquelle s'appuyer pour parler. Alors on va continuer comme ça, elle a dit, imprimage des posts, et blablatage dessus. C'est ma spontanéité qui va en prendre un coup, je le crains. Mais bon, faut bien occuper les 45 minutes de nos rendez-vous bimensuels, et mieux vaut faire de la lecture méthodique que du secouage de tête, ne serait-ce que pour raisons de santé.