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Les humeurs changeantes d'Antigone


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Creuvée............

   Je suis morte de fatigue, c'est à peine si je tiens assise sur cette chaise, c'est à peine si j'ai la force de taper sur les touches de ce clavier, c'est à peine si mes yeux osent regarder l'écran, et c'est avec peine que je dois admettre que je n'ai pas le courage de construire des phrases rien qu'un petit peu variées. Je n'ai pas assez dormi la nuit dernière, 5 heures, je crois, ça ne m'a pas suffit.
   J'ai passé près de 2 heures au téléphone avec l'Indiscret hier soir, c'était long... à la fin je m'endormais presque en lui parlant, j'étais en pyjama dans mon lit, dans le noir, le téléphone posé en équilibre instable sur mon oreille, incapable de réfléchir, assurant mon interlocuteur de mon écoute attentive par des "ouais, et après...". Il avait besoin de parler, et j'ai aimé l'écouter, il est mon ami, je crois, même si, même si... J'ai été gentille, j'ai, comme on dit, fait don de moi, un peu, de mon temps ; et même si on a surtout parlé de lui, il est possible que je compte un peu pour lui. J'ai quand même pu comprendre certaines choses. Personne n'est vraiment attaché à moi, mais sans doute que pour ça je ne devrais m'en prendre qu'à moi. J'ai toujours été incapable de montrer aux gens que j'apprécie que c'est le cas, ou sinon, mes tentatives désespérées pour le montrer sans trop me jeter à l'eau ont toujours été prises de travers. J'ai toujours peur d'importuner les gens, d'être comme un poids pour eux, d'imposer ma présence dont on ne voudrait pas... Surtout que les gens ne disent jamais rien en face. Je me souviens d'avoir imposé ma présence à pas mal de personnes cet été, c'était devenu un jeu : combien de temps tiendraient-ils avant de m'envoyer balader... eh ben ils ont jamais osé, les gens, me dire en face que je les faisais chier, mais dans mon dos ça y allait bien.
   Enfin voilà, on ne sait jamais ce que les autres pensent, la plupart cachent leurs "mauvais" sentiments, alors que moi je fais le contraire : quelqu'un que je n'aime pas le saura rapidement, mais si je l'apprécie, la personne risque de ne jamais le savoir. Ce serait mieux si j'acceptais de m'attacher, si je ne croyais pas qu'il y a faiblesse à aimer, ou à apprécier.

   J'ai passé toute la journée à dormir. Comme à mon habitude vendrediesque, bien que commençant les cours à 10h30, j'étais là-bas à 8h. J'ai passé une heure à dormir couchée sur une table de la classe, en compagnie d'un 1ère appuyé sur mon bras. Il me rend souvent visite le vendredi et il me parle intelligemment d'histoires de positivisme, d'histoires que sans doute j'aurais un copain avant les trois prochaines années, il me dit que la vie est belle, et il m'écoute... Il est gentil, et ça me fait du bien que quelqu'un le soit avec moi aussi naturellement. C'est lui qui m'a expliqué que si je ne plaisais pas aux mecs c'est parce que je la ramène trop avec mes savoirs, que je veux toujours avoir raison, et faire croire que j'aime ma solitude... Je ne souris pas, ce qui n'attire personne, et je suis agressive pour palier à mon manque terrible de tendresse. Odieuse comme fille, en fait, alors que finalement je serais tellement facile à apprivoiser...
   Après un moment passé à travailler et à faire des photocopies du livre de philo (si ça continue comme ça j'aurais bientôt tout le livre en photocopies... et la secrétaire ne sait quand est-ce qu'ils recevront ceux qui manquent ; quel bordel !), que la prof de français m'ait demandé de lui ramener certains de mes travaux pour qu'elle puisse les photocopier (décidément) car elle avait décidé de collectionner les bons travaux... (faut que je pense à lui demander des droits d'auteur), j'ai eu droit à deux heures de maths. J'ai fait mon exercice au tableau, et quand j'ai eu fini je suis retombée dans ma léthargie, inerte, et l'Indiscret qui rigolait, jusqu'à ce que j'attire son attention sur l'idée de la tête de ses parents quand ils verront la facture de téléphone. C'était horrible comme matinée, je baillais sans cesse et c'était contagieux, surtout à 3 dans cette toute petite salle de maths. J'ai fini le cours assise sur le bord de la fenêtre, le prof de maths, homme de logique, étant certain que l'air froid me raviverai, car, paraît-il, j'étais toute blanche, comme le prof d'allemand, quand il, plus tard dans la journée, dû ramasser le vomi de la chienne de Naelia, mais j'y viendrai après... J'étais bien, assise au bord de la fenêtre, mes pieds sur le radiateur brûlant, dévoilant à la face du monde mes chaussettes rayées rouges-jaunes-roses-bleues-oranges... Un peu gosse, la fille, donc, assise au bord d'une fenêtre et heureuse d'y être... 
   L'après-midi ne valait pas beaucoup mieux... D'abord deux heures d'allemand avec l'espèce de psychopathe qui nous tient lieu de prof. A chaque début de cours il nous tire de ces théories bizarres... Pour une fois il s'est passé quelque chose : le chien s'est senti mal et a gerbé. Personne n'a réagi jusqu'à ce que le prof d'allemand aille chercher un torchon et un seau pour tout ramasser, c'était ignoble... rien que d'y repenser... enfin, et c'est là le pire, quand il eût fini, il revint s'asseoir à sa place, tout vert, et d'un air terrible, il renifla ses doigts... J'ai failli imiter le chien. Pendant ce temps, Naelia était partie dehors avec l'animal, ayant cru comprendre que quelqu'un lui avait dit : "Je ne veux plus te voir ni toi ni le chien dans cette classe." La directrice a trouvé Naelia et le chien sur le banc, et après avoir écouté l'histoire est venue nous gueuler dessus un bon coup : "Celui qui n'est pas content de la présence de ce chien ici, il n'a qu'à partir, bac ou pas bac, je m'en fous !" N'importe quoi, on avait rien fait... Je tolère tout à fait ce chien dans la classe (personnellement, il est moins crade que cette fille qui crache partout et s'amuse pendant les cours à déchirer des petits bouts de papier qu'elle balance par terre après). C'est juste que quand ça dégueule presque dans mon sac j'aime pas trop... Le prof d'allemand n'en pouvait plus... son cours est super important, il ne tolère que quelque chose n'aille pas ou qu'il soit dérangé. A la fin du cours il nous a encore engueuler car quelqu'un avait osé se marrer quand il faisait le ménage. 
   En résumé, tout le monde pète les plombs dans cette école, les uns après les autres, on y passera tous... Après les deux soporificantes heures d'histoire ça a été le week-end, et pour la première fois depuis un siècle on s'est retrouvés à boire un verre à 5 : 4 personnes que j'aime bien, mais c'était loin d'être comme avant, ça ne sera plus jamais comme avant, et pourtant on s'entendait bien...

Ecrit par Antigone, à 23:51 dans la rubrique "Du rien sur un tas de vide".

Commentaires :

  Lili-la-tigresse
Lili-la-tigresse
04-10-03
à 02:17

qu'est ce que ce chien fait dans un lycée??

  Antigone
Antigone
04-10-03
à 10:09

Re:

   C'est un chien-guide d'aveugle... L'une des élèves de la classe est non-voyante : Naelia.  



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