Les humeurs changeantes d'Antigone

   Pas grand chose à dire... Je ne me sens à ma place nulle part en ce moment. Décalée, déphasée... Je ne sais pas, les gens sont là, ils parlent et je me sens ailleurs, leurs mots ne m'intéressent plus. Toutes ces conversations j'ai l'impression qu'on les a déjà eues, piercing, natel, musique, profs, bourrage de gueule... On fait vite le tour. Je rêve pendant ce temps, manière de fuir une vie dans laquelle je me sens mal en ce moment. Je n'ai pas changé de pièce, le rideau s'est rouvert sur l'acte III : Antigone avec un petit sourire blasé s'est sacrifiée par amour... C'est beau. "Mais vous inquiétez pas, je suis plus heureuse comme ça."

   Après tout, comme ça je m'accorde bien au moral de l'Indiscret (en passe de devenir un être très emblématique (j'ai un doute sur le sens de ce mot, mais je le mets quand même, pour l'essayer), quasi célèbre (si on tient compte de ce qu'en dit GiGiDee) qui n'est pas bien en ce moment. En économie mardi dernier on a passé presque la totalité des 3 heures de cours à raconter nos malheurs à notre prof, alors qu'on devrait travailler, sachant qu'on va avoir 4 mois sans cours quand elle ira accoucher, mais ça fait du bien d'être écouté comme ça, et j'l'aime bien ma prof d'SES. Le prof de maths, après m'avoir vue dans un état proche de l'amoureusité (c'est beau ça...) la semaine dernière n'y comprend plus rien... Tant qu'on s'amuse, tout va bien. 
   Hier on a eu une composition de maths (vous appelez ça comment en France ?), et je me suis aperçue, quand j'ai eu fini d'étrangler ce con de surveillant : "Vous n'avez pas le droit à la calculatrice", alors que c'était écrit sur le sujet, qu'il y avait quelque chose de beau à faire des maths : absorbée sur mon problème (de maths et pas existentiel) je n'ai pensé à rien d'autre pendant 2h30. J'ai donc décidé que j'allais me mettre à aimer les maths, et j'ai potassé du calcul différentiel (rime avec existentiel) toute la journée d'aujourd'hui, c'était un vrai plaisir. 
   Tangente t en x₀ : y = f'(x₀)(x – x₀) + f(x₀) …
   J'aime bien ce petit language, je trouverai presque ça magique, surtout quand on pense que partout dans le monde les gens peuvent comprendre cette formule... même si c'est du chinois pour pas mal de gens. Fin du délire mathématique...