Les humeurs changeantes d'Antigone

C'est un peu comme si c't'ait l'été. 'fait chaud, j'ai ressortit mes jupes, et elles me rappèlent l'été passé, avec fausse insouciance et désinvolture de couverture mal tirée. Les socquettes blanches dans les baskets à fleurs, puis dans les schlaps-chaussons-pour-l'école, et mes chevilles très fines parce que contrastent avec mes "mollets de cycliste", mais qui enflèrent forts, du fait d'un temps en-barême mais sous-moyenne à mes trois demi-fond. J'ai croisé Jacques Chessex, aujourd'hui, quand je sortais de la douche et que je traînaillais sur le perron de l'école, en faisant la pas moche, parce que je suis superficielle, et que le sport, ça dégage dans le sang des hormones euphorisantes, et que l'euphorie me rend conne. Alors même si j'avais pas été là pour écouter sa conférence, et pour lui dire bonjour, je lui ai dit au revoir. Après y'avait des paparazzi pendant qu'on mangeait, pour faire une nouvelle pub de l'école, et parce qu'il y avait des frites (les frites sont de bon arguments de vente). Plus tard y'avait ses mains sous ma jupe, ses mains sur mes fesses, ses mains sur mon ventre, mes ongles dans sa chair, pour la forme. Parce que les "le premier je l'aimerais" c'est des conneries. Et son défi à la con d'aller en maths sans culotte. Mais je m'en vante pas, oh non, c'est juste que c'est significatif de notre relation. Des caresses, des coups qui font pas mal, des récits-mensonges-ou-non, des grossièretés et des défis. Et personne sait jusqu'ou ça ira, ou non, et deux ans que ça dure. Et qu'est que je ne l'aime pas, mais alors pas du tout. Et puis… j'ai un don pour tout gâcher. Parce que les principes dépassés, ben ça aurait pu être bien, je vais m'en dégoûter, et regretter. La course aux regrets, ça me connaît.