Les humeurs changeantes d'Antigone

Je n'aime pas les éloges. Enfin, ça dépend qui me les fait. Mais sinon, en général, j'aime pas. J'ai pas l'impression de mériter des éloges. Quand un prof dit que je fais un truc bien, tout le monde me regarde puis dit que je deviens toute rouge, donc je le deviens vraiment. C'est ma psy qui s'y est mise, ce matin. Notons que si elle me disait que j'écrivais comme une patate ça me vexerait, mais quand elle me dit que je le fais hyper bien, ça me laisse de marbre. Je trouve que j'écris d'une manière disons agréable à lire, avec une orthographe correcte, mais de là à me prêter un don, il reste une sacrée marge. Oh ! j'égalerai aisément Ramuz et Chessex, et comme lui, je me retrouverais à faire des conférences dans des bâtisses somptueuses, écoles minables, dédicaçant mon livre à des classes de gosses qui n'en ont rien à foutre, et qui déjà croisent les doigts pour n'être pas interrogés là-dessus. Mais oui, mais oui… Je n'écrirais jamais rien, ne publierais rien, ou alors à titre posthume. Je ne suis pas douée. Et la directrice, elle est mariée. (Et surtout merci de ne pas me contredire ; je n'aime pas les éloges. Enfin, ça dépend qui me les fait. Dites-moi (seulement si vous voulez dire quelque chose, hein...) que vous aimez, que vous n'aimez pas, mais pas que je suis douée, ou ratée. Sinon ne dites rien. Demeurez subjectifs.)