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Les humeurs changeantes d'Antigone


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Nietzsche
J'ai repensé à Nietzsche en triant mes feuilles de philo, parce que je n'ai que ça à faire, et que je me promène toujours avec une pochette remplie de trois tonnes de notes de cours, qui pourraient déjà dormir au fond d'un classeur depuis des semaines… donc j'ai décidé de faire le ménage.
Je suis donc tombée sur les notes prises à partir d'un texte de Nietzsche, au sujet du "Oui complet à la vie" que l'esprit tente de réprimer. Il faut rendre à l'homme son côté dionysiaque (ivresse, extase, démesure, cruauté, loi du plus fort…). Car le sujet organise le monde autour de ses perspectives par la volonté de puissance. Mais il existe des morales (religieuses, éthiques…), qui servent aux plus faible à affaiblir les autres, les forts, via la mauvaise conscience. A cause de cela, la volonté de puissance se retourne contre elle-même, car les individus, à cause de la mauvaise conscience, n'acceptent pas la volonté de puissance qui est en eux. La morale dénature l'homme, il faut défendre les forts contre les faibles.
Voilà, ça, c'est Nietzsche.
Et je m'interroge… Défendre les droits de l'homme, c'est être faible. Condamner le terrorisme, c'est être faible, car c'est vouloir imposer aux autres sa propre façon de voir les choses. Mais, si on prend l'exemple de l'URSS au temps du communisme, les faibles étaient-ils ceux qui envoyaient au goulag quiconque osait critiquer l'idéologie ou plutôt ceux qui dénonçaient les conditions de vie insoutenables des camps de travail ? Et le fort c'était le pauvre gars qui se faisait emprisonner pour avoir voulu penser par lui-même ? (là, je suis d'accord). Et à Nuremberg, ceux qui voulaient juger les ignominies commises par les nazis, c'était eux, les faibles, car ils cherchaient à imposer leur morale (ce que les nazis avaient aussi voulu faire avec leur idéologie) ? En Espagne, les manifestants contre les mensonges du gouvernement, eux sont forts, car ils ne s'en laissent pas imposer par les faibles, qui émettent lois et décrets dans le but de les affaiblir. Celui qui a besoin de se cacher derrière des lois pour faire valoir sa puissance est faible. Mais les histoires d'éthique, de droits de l'homme, ce principe qu'on ne doit pas verser le sang d'autrui, l'assistance aux personnes en danger, sont-ce vraiment des preuves de faiblesse ? Ou alors preuve de la faiblesse de l'humanité dans son ensemble, car ces choses-là se devraient d'être innées, respectées de nature (les animaux ne sont pas cruels entre eux).
Je m'interroge.
Ecrit par Antigone, à 00:18 dans la rubrique "Du rien sur un tas de vide".



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