Les humeurs changeantes d'Antigone

C'est bizarre, mais j'ai envie de pleurer. Pour une fois je ne vais pas me laisser aller. Penser à des choses heureuses, oublier le reste, ne pas s'exiler de la réalité, ne pas inculper les autres de tout et rien. Je vis pour moi, je me fous des conventions, je suis libre d'apprécier ou de détester qui ou quoi que je veille. A part ça j'ai passé une bonne journée et une pas trop mal soirée. Ma prof d'éco sera contente ; je peux aller me coucher l'âme tranquille, la certitude que lundi en cours on travaillera plutôt que d'analyser mon comportement de "bonne sœur".

La pensée des attentats de Madrid très présente. N'importe qui, n'importe quand, n'importe où, vraissemblablement à cause d'une décision politique sur laquelle personne n'a eu à se prononcer... si personne n'abusait de sa puissance pour imposer son modèle aux autres, les autres ne se sentiraient pas menacés... si l'on arrivait à comprendre que verser le sang d'autrui ne sert jamais à rien... s'il n'y avait pas cette volonté de détenir l'arme suprême... Dans ce XXIème siècle, nous verrons sûrement des guerres nucléaires, nous verrons la faim et la soif, sur une terre saignée à blanc. Oui bien sûr, je me tais et je vais me coucher.