Les humeurs changeantes d'Antigone

   Saviez-vous que décider de faire un bac ES pouvait être assimilé (par des observateurs semi-extérieurs) à l'achat d'un voyage en enfer (dans le sens où si l'on achète le billet on est obligé d'assumer et d'y aller) ? Le changement d'horaire instauré par les L est efficient et définitif. On le sait bien : l'intérêt du groupe prime sur celui des individus (et aussi que la connerie prime sur l'intelligence (mais chut, faut pas le dire trop fort)).

   Ce changement d'horaire nous rajoute, à L'Indiscret et moi, deux heures vides dans la journée et nous fait sortir deux heures plus tard, tandis qu'il n'offre comme seul intérêt aux littéraires que le déplacement en début d'après-midi de deux heures de lettres, matière jugée impossible à suivre en fin de journée, car le prof est trop chiant, et la répulsion (le correcteur d'orthographe a jugé repoussement faux) en fin de journée des deux heures de philo. Figurez-vous qu'ils auraient tous pu rater leur bac à cause de nous, ben oui, à force de dormir pendant les lettres…

   J'ai eu l'impression que ce changement d'horaire, instauré dans mon dos, tout de même, méritait quelques râlements de ma part (et moi qui d'habitude n'ai vraiment pas de couilles et préfère me la fermer, j'ai osé émettre quelques sons) qui furent assez mal reçus. On m'a répondu que l'ayant choisi, je me devais d'assumer que faire ES corresponde à en chier pendant que les littéraires tant privilégiés (bah oui, ce sont les seuls qui ont une chance de ramasser une très bonne mention, et c'est bon pour la réputation de l'école dans un pays où L, S ou ES ne veulent rien dire) se la coulent douce. Nous, on nous félicitera d'avoir la moyenne en économie, et on criera au génie si l'un ou l'autre obtient une mention assez bien (Ô mon Dieu faites que ce soit moi !). Hier, en cours d'éco, au milieu d'un chapitre, on s'est soudain aperçus qu'on l'avait déjà fait avec notre prof partie accoucher… En plus d'avoir un retard phénoménal sur le programme, on le fait à double ! Elle est partie comme ça, elle n'a laissé aucune note, rien, c'est nous qui avons tout dû expliquer au remplaçant, et c'était difficile de vraiment savoir où on en était puisque nous n'avons reçu le livre qu'après son départ.

   Je m'en souviendrais de cette année de terminale… (et aussi des râlements des L, quand une modification d'horaire, au début de l'année. a établi que dorénavant ils commenceraient à 10h le vendredi, au lieu de 13h…"Mais 2 heures le matin c'est encore plus chiant que l'après-midi..." ) !

   (Mais tout le monde s'en fout. C'est juste pour que tout le monde sache qu'en Suisse, "enseignement français" est synonyme d'arnaque. Enfin, juste comme ça : vous pensez qu'un lycée de 26 élèves c'est dur à gérer ?)

    Peut-être un petit article sur les "joies" de l'expatriation si j'arrive à finir mes maths rapidement, sinon ça sera pour demain…