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Les humeurs changeantes d'Antigone


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Un conte

   Je suis sortie de cours plus tôt qu'un mercredi habituel, mais au lieu de profiter des avantages inestimables qu'apportent une semaine supplémentaire sans philo (vive la mort ! c'est con de dire ça, mais j'entendais par-là vive le thème de philo "la mort", puisque c'est un truc de L) et sans gym, et aussi sans allemand, j'ai préféré perdre mon temps.

   Et donc, une fois de retour chez moi, mon chemin a croisé celui de la télé, restée allumée sur les dessins-animés de l'après-midi, et je n'ai pu m'empêcher d'engager un contact visuel avec l'appareil. C'était un conte d'Andersen raconté en dessin-animé (très mal dessiné, ça ne vaut pas Princesse Sarah, le meilleur dessin-animé de la planète…).

 

   C'était l'histoire d'un prince très pauvre qui tombe amoureux d'une princesse super riche et super conne, avec la tête de la "méchante" par excellence. Or le prince, aveuglé par l'amour ne se rend pas compte de la connerie de cette jeune fille, et il se met en tête de l'épouser. Alors il débarque devant son palais avec deux cadeaux : un rossignol et un rosier. Notre princesse les ouvre, et pousse des cris d'horreur parce que les cadeaux ne semblent pas artificiels. Le prince se fait jeter dehors du palais, tandis que la princesse se débarrasse d'une de ses dames de compagnie — toutes aussi stupides les unes que les autres, et qui n'ont pour seule et unique fonction que d'approuver chacune des paroles de la princesse — parce que cette dernière a laissé sous-entendre que son altesse portait la même robe qu'au dernier bal.
   Mais le prince, qui n'est lui-même pas très fute-fute ne renonce pas. Il se fait engager comme gardien de porcs au palais afin d'augmenter ses chances de séduire l'autre andouille. Grand inventeur, il crée une marmite qui permet de savoir ce que mangent tous les habitants du pays, et tente de la vendre à la princesse contre 10 baisers, parce qu'il pense qu'un baiser fera que la princesse se rendra compte qu'elle l'aime. La princesse accepte, donne les 10 baisers et s'en va avec la marmite, sans un regard pour le taré encore plus amoureux qu'avant, mais qui ne renonce pas encore puisqu'il fabrique une crécelle capable de jouer toutes les musiques du pays qu'il échange contre 100 baisers. Après quelques tergiversations la princesse accepte, mais, alors qu'elle en est au 76ème baiser son père le roi arrive, et la jète dehors du palais parce qu'elle a osé embrasser un gardien de cochon, dont il se débarrasse aussi. Le prince déguisé en gardien de cochon avoue à la princesse qu'il a lui aussi un château, et, toute vénale qu'elle est, l'autre devient toute gentille avec lui. Mais enfin le brouillard se dissipe devant les yeux du prince qui s'en va ayant découvert la vraie nature de celle qu'il aimait, et lui ayant, dans sa grande gentillesse, donné toute sa fortune.

   Morale de l'histoire : ne refuse jamais un amour qui t'es offert, sous peine de n'en jamais retrouver d'autre. (C'est pas de moi, mais du traducteur de ce dessin-animé.)

 

   Et enfin on découvre pourquoi cette histoire bien débile dans le fond m'a marquée : et si c'était vrai, et que, juste parce que je refuse l'amour que me porte , personne, jamais, ne m'aimera ?

 

   Franchement, là, je commence à m'inquiéter un peu de l'envergure que prend la chose : il sèche des cours pour être avec moi, et toute la responsabilité va me retomber dessus, tôt ou tard. (Et moi qui avait cru qu'il ne m'aimait plus !). Aujourd'hui, je suis venue en classe à 8h30 pour un seul et unique cours dans la journée, à 13h45. Le petit est toujours bien au fait de mon emploi du temps, et il savait parfaitement que je serais seule dans ma classe. Il était donc avec moi de 9h20 à 10h10, parce qu'il avait une heure d'étude, et aussi de 11h15 à 12h, séchant un cours d'allemand. A 10h10, c'est le surveillant qui est entré dans la classe pour voir si tout le monde était sorti en récré, et il a rit parce que le petit était assis juste à côté de moi, la tête sur mon épaule. Jusque là, rien de grave, ce n'était que le surveillant. Mais vers 11h30, c'est la directrice primaire et cycle d'orientation (collège) qui est arrivée dans la classe et :
   — Mais enfin, P***** (j'ai pas écrit "putain", mais le prénom du gosse), on te cherche partout ! Tu devrais être en cours d'allemand !

   — Mais je fais étude ici, l'allemand je suis pas obligé d'y aller…

   — Alors va t'asseoir ailleurs, la classe est grande, tu n'as pas besoin d'être collé à ta voisine…

Là, enfin, coup de génie, je relève la tête de mon problème de maths, me retourne, et dit à cette brave femme, avant qu'elle n'interprète de travers ce qu'elle vient de voir que :

   — En fait je lui fais sa psychothérapie, il a besoin de parler, je l'écoute…

 

   Quand j'ai dit cela j'ai pris conscience de quelque chose : ça ressemble un peu à ce que j'ai vécu cet été, mais inversé. Il ne s'est jamais rien passé entre moi et le petit qui ait pu lui donner confiance en moi, plutôt l'inverse puisque je répète 90% de ce qu'il me raconte, ce qui lui vaut des engueulades de la part de sa sœur aînée qui ne peut pas me voir car : "trop intello". Malgré cela, comme il me l'explique, il se sent bien en ma présence, apaisé, et les choses qu'il me dit semblent peser lourd dans sa conscience. Je ne m'explique pas qu'il se sente à l'aise avec moi à ce point là.

   Et comme pour moi l'été dernier, l'amour est né de rien la première fois qu'il m'a parlé. Et c'est pour cela que j'approuve presque sa sœur quand elle lui dit qu'il ne doit plus me voir pour oublier qu'il m'aime : dans mon cas ça a suffit.
   Maintenant la directrice des petits me regarde de travers, et je me demande si elle ne m'accuse pas de dévergonder des jeunes biens éduqués, dans cette école où un baiser à la récréation est passible d'une demi-journée de renvoi. Et ça fera un nouveau bruit à mon sujet qui courra parmi les profs qui n'ont que ça à faire. Je m'attends presque à un téléphone de la direction à mes parents, pour leur demander si par hasard je n'aurais pas de tendances pédophiles.

 

Je suis longue ce soir… !
   Demain matin je vais chez le médecin pour faire mesurer mes jambes dissymétriques, lui demander de me faire un ou deux vaccins, et, et là sont mon problème et mes interrogations, lui demander de m'orienter vers un psy… Comment je lui dis ? Sachant en plus qu'il a pour habitude de se moquer de ses patients, j'ai juste un peu peur qu'il ne me prenne pas au sérieux. Je vais pas m'angoisser à l'avance, on verra bien…

 

   Et puis une petite pensée pour Jny, parce que même si je ne la connais pas du tout, il m'est arrivé de lire son joueb, et même si j'ai du mal à comprendre qu'une jeune fille comme elle, qui semble avoir pour être heureuse des choses que je n'ai pas eues (à savoir des amis et une vie qui paraît assez remplie) puisse être si mal. Mais loin de moi l'envie de la juger, et sa douleur me touche.
   Bon rétablissement Jny ! 

Ecrit par Antigone, à 20:45 dans la rubrique "Du rien sur un tas de vide".

Commentaires :

  snodgass
snodgass
04-12-03
à 09:03

maitanat tu as 17 ans et lui 13 ans si j'ai bien compris si on rajoute 50 cela fait 67 et 63 ans bof !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!j'ai pas compris les jambes j 'ai vu ton visage qui m 'a semblé pas mal, et qui sera encore mieux avec qqs années de plus .

bon a+


  Antigone
Antigone
04-12-03
à 19:06

Re:

   Elles sont pas de la même taille, mes jambes... Mais sinon elles sont normales.



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