Les humeurs changeantes d'Antigone

   C'est pas trop une heure pour une veille de jour de classe, et pourtant, je suis là... en train de manger. J'ai fait que ça de ma journée. Mais ça se comprend, à midi c'était dég à la cantine, et l'après-midi j'avais eu droit à mon heure de natation. Plutôt à mon heure d'engueulade par le prof de gym qui me hait (les profs de gym m'ont toujours haïe...), à tel point qu'il a profité de ma situation d'infériorité face à lui (à moitié nue dans l'eau face à lui habillé au sec) pour me sortir mes 4 vérités. Dans ma façon de faire du sport se refléterait ma façon d'être dans la vie en général : "Il n'y a qu'à voir le temps que tu passes dans les vestiaires !" (Quel rapport, je me le demande bien.) Je suis timide, repliée sur moi, j'ai peur du regard des autres... (selon Mr qui n'a pas tout à fait tort, mais qui serait bien incapable de m'expliquer pourquoi j'aimais le regard du jeune homme sur moi hier quand je rentrais de l'école (je sais, c'est nul)).
   C'était pas trop mal la piscine... Je m'en suis bien tirée pour cette fois, j'ai échappé à la notation, en effet, quand ça a été au tour de moi et deux autres de plonger pour nos 250 mètres (en moins de 4mn45 pour avoir 20), une horde de gamins (bénis soient-ils) a sauté à la flotte. Face à cela, le prof nous a dit de nous rabattre dans une ligne où nageaient déjà une dizaine de bonnes femmes. Avant même d'avoir fait un aller-retour, je sortai de l'eau, une bosse en prime, après un choc au dos-crawlé-tamponeur... 
   Ce soir je suis un peu sortie de chez moi, pour la première fois depuis un siècle. C'était cool de voir un peu des gens, de discuter... Peut-être que je m'éterniserai là-dessus un autre jour, là mes yeux se ferment un peu tous seuls (ça fera 19 heures que je suis debout, j'suis pas très solide comme fille moi). Demain j'ai cours que l'après-midi, mais va falloir que je me décide à travailler un peu, en ce moment je ne fous rien, pas plus en cours qu'après. Pendant nos cours d'économie on parle avec la prof des histoires d'amour de l'Indiscret, du futur bébé de madame la prof, des livres qu'on a pas encore reçus, de la façon dont on est énervés l'Indiscret et moi de devoir faire 8 heures de philo par semaine... En maths c'est la même chose, sauf qu'en lieu de bébé on parle de vélo, et qu'on calcule les probabilités que la fille en question dise oui ou non à l'Indiscret... C'est de la folie. Je l'aurais mon bac, j'en suis sûre...