Les humeurs changeantes d'Antigone

   Aujourd'hui je vais un peu mieux, mon moral remonte, lentement, mais j'ai bon espoir... Sourire un peu, rire même aux plaisanteries lourdes que l'on fait à mes dépends, en disant plaisanter, mais en souhaitant en même temps tellement blesser (peut-être inconsciemment ?), ne plus se plaindre de tout, de rien... ça aide un peu. 
   L'autre jour je me plaignais de la froideur de mes camarades de classe et de la dure méchanceté de l'Indiscret. J'ai compris, poursuivant lentement le processus de disparition de toute forme d'estime que j'avais eue pour lui. "Je t'ai évitée toute la semaine dernière parce que je ne t'aime pas du tout quand tu es dans cet état (= déprimée)." Aucun ami, jamais, n'aurait dit ça. Où alors j'attends trop de l'amitié. De plus, il a expliqué avoir voulu se venger de cette quasi-blessure que je lui ai faite au tibia l'autre jour en le tapant, avant de me mettre presque à pleurer. Etais-je tellement préoccupée par ma douleur que j'en avais oublié que mon corps pouvait faire mal, mon âme quant à elle avait déjà assez de mal à ... (Quel est le mot pour l'âme, quand on voudrait dire qu'elle peine à être, ou plutôt qu'elle avait bien tenté de mettre fin à elle-même ? ; je veux dire l'être dans sa matérialité continue à exister mais l'âme s'en va ? Moi-même je ne sais pas vraiment ce que j'aurais voulu dire, et j'ai conscience que les derniers mots que j'ai écrits ne signifient rien assemblés comme ils sont.) Je suis déçue. C'est de ma faute, il ne faudrait jamais placer d'attentes sur d'autres que soi. Il l'avait bien remarqué que moralement j'étais vraiment faible, et au lieu de faire je ne sais quoi pour moi, il voulait me descendre d'avantage. D'ailleurs, est-il seulement capable de penser à autre que lui s'il n'a rien à gagner au change ? Autrefois je croyais qu'oui, ou alors cela est seulement valable pour les autres. Face à lui, moi, je suis quantité méprisable, et s'il pouvait même ne plus me dire bonjour il en serait ravi. Il me considère comme inférieure, alors que moi je l'ai toujours regardé comme égal, le respectant encore quand je trouve ses idées absolument révoltantes et stupides. C'est tellement bizarre de se rendre compte que l'on s'est vraiment trompé sur quelqu'un ; ça fera bientôt 2 ans que je le connais.

   C'était vraiment une journée pénible aujourd'hui : partie de chez moi à 7h30 je suis revenue à 18h45 en ayant eu en tout et pour tout 5 périodes de cours. Les absences de la prof de géo et éco commencent déjà... Et cela sera sans doute comme ça jusqu'à ce qu'elle prenne son congé maternité, date après laquelle on verra ce qui se passera... De toute manière, comme je le disais en classe, partout où je passe les problèmes débarquent... Ce qu'ils ont répondu ? Sous forme de plaisanterie qu'ils aimeraient que je m'en aille. Ils plaisantaient, mais d'un côté, pas tant que ça. Y'avait une ambiguïté vraiment déplaisante.