Les humeurs changeantes d'Antigone

Aujourd'hui la dame de la cantine a glissé sur une flaque de potage, elle a été évacuée en ambulance. Il a fallu faire la vaisselle. Voilà pourquoi la soupe à la cantine c'est une mauvaise idée, et si elle était moins grasse (la soupe, pas la serveuse), d'abord… Elle prenait le même bus que moi des fois le soir, elle n'était pas aimable, mais quand on arrivait pour manger après tout le monde, elle nous apportait des services (ou des couverts, en français)… Non, elle n'est pas morte. Sinon on pourrait accuser le renverseur de soupe (et j'ai la conscience tranquille, j'ai moi-même failli renverser ma gamelle en dérapant sur la flaque) d'homicide involontaire, y'aurait les flics, on passerait dans le journal, et l'école ferait faillite, parce que plus personne ne voudrait y aller, de peur de se faire assassiner à coup de minestrone. Enfin…

Quand j'avais 16 ans tout juste, je l'aimais un peu. Il jouait. Mais je m'en foutais. "Mercredi 19 décembre 2001 : La fille du con de prof d'histoire, m'a dit : "T'es déformée du cerveau, du visage et des seins." XXXX, qui l'a entendue, m'a dit : "La seule chose bien chez toi, c'est tes seins." "(Le truc, c'est qu'à la fin de l'année, je l'aimais bien, le prof d'histoire.), oh, puis je vous mets la suite, parce que c'est triste, quand même… "Mardi j'ai eu droit à un cours de comment être une "vraie fille" par XXXX, YYYY et un con de 3CO. Ils me faisaient pitié. Après XXXX s'est, dixit, "Amusé à me draguer" pour ne pas "perdre la main quand il retournerait dans son Ô combien génial lycée en France où plus de 100 filles canons sont à ses pieds", je l'ai laissé faire, un peu, pour voir.(…)" Mon journal de seconde, triste, une page maculée de sang (je touche toujours le fond en novembre). Maintenant je le déteste, et il ne sera pas retourné dans son village. Mais c'est de lui que j'ai "tout appris" ou presque, et c'est avec lui que je me suis sentie adultère (http://joueb.com/antigone/news/51.shtml), oui, les grands mots tout de suite, parce que c'était mon sentiment. Maintenant, je le déteste. Je lui en veux de diverses choses, dont, justement, de m'avoir traitée en chose (disons que je m'en veux à moi même de l'avoir laissé me traiter en chose, et d'avoir cru à une amitié entre lui et moi.). J'ai parlé à la sœur de Petit De14 Ans (qui lui ne me parle plus) à midi ; elle est beaucoup plus intéressante que l'idée d'elle sur laquelle j'étais restée.