Les humeurs changeantes d'Antigone

   Voilà, rentrée de vacances, retourne en classe après demain. Je viens de ranger ma chambre. Tout est plus simple. Ces vacances m'ont fait du bien. Un peu de soleil, de neige, de paresse, d'air, d'efforts, beaucoup de sommeil… Rassérénée.
   Et déterminée à gratter chaque jour mon petit bout de terre et à m'agripper au premier truc que j'en extrairais pour être mieux, sauf s'il s'agit de sentiments amoureux, pas pour moi ce genre de choses. Quand j'aurais trouvé un petit truc dans la terre que je pourrais partager alors on en reparlera et le petit truc je l'astiquerais jusqu'à ce qu'il brille bien, comme ça, ça fera un bon appât au bout de l'hameçon. Ce ne sera pas vrai, pas très juste non plus, mais on n'a jamais entendu de poisson se plaindre d'avoir été pêché, et l'hameçon c'est moins traître que le filet : on n'est pas obligé de mordre l'hameçon et c'est pas évident de sortir d'un filet. Oui, je sais. Les gens, ce ne sont pas des poissons, ni des jouets… Mais ce n'est pas comme si… je sais pas. J'aime pas tellement qui je suis.
Digression.    Donc je vais faire des efforts pour faire remonter mon moral vers les valeurs positives, pour avoir ce foutu bac avec mention et pour me trouver ce foutu stage dans un bureau d'architecte, et puis je vais me mettre à l'apprenage sérieux du code de la route.

   Très très banal, mais… j'aimerais être encore en vacances. Etre encore allongée dans ce champ de poudreuse légère que le soleil faisait scintiller comme autant de paillettes. Les sapins autour tout blancs, et les corbeaux tout noir au-dessus dans le ciel tout bleu. Mais il a fallu que je me lève, histoire de ne pas faire loque devant mon père et mon frère qui m'attendaient plus bas, pourtant j'étais morte, avec mes skis dans la neige jusqu'au genoux… mais les snowboardeurs ne se rendent pas compte que ce qui est un total bonheur pour eux peut être une vraie galère pour les autres.
   Malgré plus de 6 jours passés en ma compagnie mes parents me réclament…