Les humeurs changeantes d'Antigone

J'arrive à connaître plein d'histoires, en m'en raconte beaucoup, puisque je suis une confidente quand même à peu près correcte, parfois c'est comme une enquête, on me raconte la même histoire, mais ce n'est pas le même narrateur, et ça change tout, alors il faut démêler mensonge et vérité. Je devrais peut-être envisager de devenir détective. Les histoires, avec toutes les différentes visions que je peux en avoir, je les range dans un coin obscur de mon cerveau, je les y laisse fermenter, et qui sais, si je ne me trouve pas de boulot, plus tard, je ferais dans le Harlequin (faut viser plus haut que Cœur Grenadine, quand même).

Confidente à mes heures perdues, mais jamais diseuse de confidence. Oh, c'est que j'en ai pas beaucoup à raconter, et puis personne a qui les dire. Pas d'Ami au sens terriblement fort, des copains, oui, quelques-uns, et des très très bons même, parfois, mais si je devais me marier demain, j'aurais du mal à me dégotter un témoin. Peut-être que je ne veux pas d'Ami. Quelque chose au fond de moi doit se sentir incapable d'être une amie correcte, le même quelque chose sans doute qui se sait incapable de vivre la moindre histoire d'amour, car aurait bien trop peur de décevoir ou/et d'être déçue. Je me fais peur, en fait, parfois. Je sais très bien que je demande trop aux gens d'être fidèles à l'image que je veux d'eux, que je les souhaite à l'image que je voudrais qu'on ait de moi… Je ne crois pas qu'il y ait une personne sur terre qui puisse remplir mes critères si sévères (ou parfois mais si je le dis on me crois pas, alors je dis plus rien). Je pose moi-même des barrières autour de moi. Je me sais capable de (me) blesser, je sais que dans mes mauvais jours je renvoie de moi l'image d'une sorte de robot, sans cœur, sans âme, sans sentiments, une vraie machine à faire du mal, à cyniser et à désespérer.

Demain (ou aujourd'hui) c'est une petite escapade dans la cours des "grands" : journée portes ouvertes à l'Université…