Les humeurs changeantes d'Antigone

J'aime bien cette semaine... Semaine sans cours de gym et sans cours de philo ! demain seulement 2 heures de cours... Je serais bien tentée de sécher, mais l'une de ces heures en est une de maths, et monsieur le prof qui aujourd'hui encore disait à mon camarade : "C'était sûrement bien l'époque où les filles ne pouvait pas étudier..." (mais je crois qu'il ne faisait que se venger de mon : "Je crois que vous devriez aller voir un occuliste") me l'a défendu.
   Sinon le reste, c'est bof. J'ai du mal à me motiver pour travailler, simplement parce que si avoir mon bac avec 12 me libérera de mes obligations scolaires, je n'en saurais pas pour autant plus sur ce que je veux faire de ma vie à grande échelle, et pour l'an prochain je n'ai aucun projet... Je nage, mais il n'y a aucun rivage en vue, je risque de me noyer. J'ai peur.
   Je les envie, les autres, et surtout CelleQuiSouritToujours, ils ont des projets et ça les fait avancer. Pour elle ça n'arrête jamais, les yeux brillants, toujours une nouvelle idée, et tant pis si ça n'aboutit pas, les étincelles de son regard auront sans doute illuminé quelqu'un. Moi je n'illumine personne (mais j'ai attrapé un morceau du soleil, si, je vous jure :  ; je sais que personne n'est dupe, mais c'est pas la question...), mais pleins de gens m'illuminent. 

   Je pensais pas que ça viendrait si vite d'être "grande", et de devoir décider de ce que je veux faire de ma vie. Pour l'instant je veux rien en faire, regarder les choses, et essayer de sourire un peu, m'imbiber d'impressions, d'émotions (tant pis si c'est pas les miennes) pour pouvoir un jour les ressortir, et en faire quelque chose de Beau, comme ce que me laissent entrevoir les chansons que j'aime et qui me font mal au coeur (p.e : Kings of Convenience : "Winning a battle, losing the war" ou "Little kids" ou encore "Until you'd understand").
   C'est comme le soir, quand je rentre chez moi et qu'il fait nuit, je passe sur le chemin et je vois toutes les lumières aux fenêtres des maisons, et ça sent la soupe dans le chemin, et je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce qui se passe chez les autres, je ne sais rien de ces gens, mais je les imagine heureux, liés, soudés au sein de leur famille, et puis ils s'aiment sans doute... J'aurais voulu qu'on m'aprenne à aimer.  
   [Je ne veux pas dire qu'on ne s'aime pas chez moi, mais je me souviens pas d'avoir dit à mes parents que je les aimais, même bien. Et puis ils n'ont sans doute jamais vu que dans ce qui me détruit il y a ces engueulades perpétuelles, et de savoir qu'on ne peut compter sur personne (ah ah ah ! le mythe de la famille unie !), et ils ne se rendent pas compte qu'ils vont aussi faire du mal au Petit Frère de cette manière-là. J'aurais voulu qu'on m'aprenne à rêver et à transformer mes rêves en réalité. Mais ici je n'ai jamais rien vu de tel. Une mère qui ne sort jamais de chez elle et passe ses journées entre sa télé et son jeu de tétris et qui fait du mal (exprès ou non, j'en sais rien) aux gens. 
http://joueb.com/journalantigone/news/28.shtml
   Je sais ce que je ne veux pas être, mais je n'ai aucune idée de ce que je veux devenir...