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Les humeurs changeantes d'Antigone


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13 - 14 ans

Antigone sous la douche s'autoterrorise : et si une mygale sortait du trou ? Et si un tentacule m'attrapait soudain la cheville ? Et si, et si... Résultat, prendre ma douche devient à chaque fois une épreuve encore plus difficile, mais je le fais quand même. C'est comme quand j'avais 13-14 ans, j'y repense en ce moment. Cette peur de la fin du monde. L'impression éternelle d'un surcis, savoir que tout peut s'arrêter d'un instant à l'autre... Je croyais fort en Dieu. J'avais arrêté de me masturber parce que c'était mal, et je me disais que si j'arrêtais Dieu me laisserait en vie. Je pensais que La vierge Marie me sauverait du cancer de la peau si je cessais de me donner un plaisir que je ne méritais pas. Je croyais que si un soir j'oubliais ma prière je contracterais la maladie de Krezfeultz Jacob. Je pensais que Dieu me laisserait finir ce que j'aurais pu avoir commencé. Alors je le roulais un peu : je m'arrangeais pour avoir toujours un livre en cours de lecture. Supersticieuse : j'ai recommencé à cette époque là à embrasser mes parents avant d'aller me coucher, à dire bonne nuit jusqu'à ce qu'on me réponde un "à demain" salvateur. Je ne dormais plus, mais j'étais toujours aussi régulière dans mes heures de réveil, comme toujours, jamais eu besoin qu'on me réveille. [Jamais eu besoin de personne de vrai.] Sauf de quelqu'un pour dormir, ma soeur, ou mon frère, mais pas toute seule, pas toute seule. Je voulais pas être seule devant la mort. Et puis les crises d'angoisse que je cachais. Le coeur qui bat fort, fort, le livre qu'on termine, et se précipiter dans l'étagère pour en attaquer un autre, lire la première phrase, vite... Les mains qui tremblent, les porter à la bouche, ronger ongles, peau, enfin la chair à vif... Et j'avais fini par recommencer à me masturber, et dans chacune de mes prières j'expliquai que c'était mon seul moyen de trouver le sommeil, de m'appaiser, mais je culpabilisais tellement... je suppliais Dieu de me pardonner d'être une pécheresse... Mais Maman, Papa, vous n'en avez jamais rien su. Je voulais pas. J'avais si peur qu'on me prenne pour folle. Je pensais que vous ne m'aimiez pas. Et vous ne compreniez rien. Et puis, et puis... et j'ai pas le droit de le dire, hein, c'est pas mes affaires... Mais ouais, on pensait que ......................, on se disait que ....................manman, parce que toutes les conversations qu'on pouvait avoir le soir, tu les avais oubliées le lendemain, et tu disais des mots qui faisaient tellement mal, des fois, mais le lendemain t'avais oublié... J'aurais eu besoin d'un grand frère, au lieu d'une grande soeur qui m'en voulait d'avoir déjà règles et soutif, presque en même temps qu'elle... Un grand frère qui aurait fait le tour de la maison avec moi, pour me montrer que y'avait ni monstres ni truands, qui m'aurait dit que si jamais il me protégerait. Puis y'aurait fallu quelqu'un avec qui parler de Dieu, quelqu'un qui m'aurait dit que c'était que des conneries tout ça... Et je l'aurais cru ou pas, mais on me l'aurait dit.

Ecrit par Antigone, à 23:49 dans la rubrique "Du rien sur un tas de vide".



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