Les humeurs changeantes d'Antigone

   Bah voilà. Je suis de retour du souper de classe. Pas dans mon état parfaitement normal. Je dois avoir encore un peu beaucoup d'alcool dans mes veines, et être encore un peu beaucoup sous influence du THC, quoique... vu que je suis incapable de tirer correctement sur un joint...  
   On était pas très nombreux. Normalement il aurait dû y avoir les terminales et les premières (si tout le monde avait été motivé, on aurait été 28, je crois). Des terminales, la plupart étaient là, mais seulement un première. Les profs de philo et d'histoire sont venus. On a parlé beaucoup de la réunion de profs qu'ils avaient eu trois jours avant, histoire de savoir ce qui s'était dit, et pourquoi les trois "nominés" étaient ceux qu'ils étaient... Il est génial ce mec... Non, franchement, je le trouve trop bien ce prof de philo. On a passé au moins une heure où il ne restait que 5 terminales anciens et les deux profs. On s'est fait de ces méditations sur l'amour... Passionnant.

   Tout cela pour dire que malgré mon mal de tête, je ne me sors pas trop mal de cette soirée. J'ai laissé mes foutus pouces cicatriser, laissant les ongles en première ligne. J'ai pas beaucoup parlé, surtout écouté. Et ça m'a fait du bien d'écouter et de participer à une conversation "raisonnée".
   On a pas parlé que de ça, beaucoup aussi de l'ambiance de la classe, mauvaise selon la directrice. Je crois qu'elle a quelque part raison. On met Naelia à l'écart. Il paraît. J'ai compris que j'avais eu du mal à accepter la façon dont elle m'a jetée au début des vacances, alors que je venais en paix et en toute amitié. [Parce que pour moi c'est une amie.] J'avais trouvé cela nul de sa part. Pourtant je continue à aller vers elle, comme je pense avoir toujours fait. C'est vrai qu'en règle générale, quand on est à l'école je ne lui parle pas beaucoup, parce qu'elle est toujours avec deux filles de la classe que je n'aime pas beaucoup, et surtout une (elle m'a fait certains coups pas très catholiques pour une gentille fille qui va bien sagement à la messe tous les dimanches...). L'autre, j'apprend à la mieux connaître, et je découvre qu'elle n'est pas autant superficielle que ce que je m'imaginais. Ca demeure quand même le genre de filles qui m'horripilent. En cours, toutes les deux s'envoient des petits mots qui parfois commencent par "Kikou petit elfe", avec un petit coeur de circonstance... Hurlable. J'aime pas tant les grandes effusions d'amour stupide, faites à grands coups de "je t'adore" et autres. Je sais pas comment dire. Ce sont des filles à jouer à la Barbie. Et moi j'ai jamais eu de Barbies. Ce sont le genre de filles à passer trois jours à réfléchir à la couleur de leur maquillage... Mais sinon je veux bien croire que ce sont des personnes sensibles, humaines, vraies, comme moi, des humaines. 'Fin bon, Naelia, sur Msn, je lui parle jamais, parce que je n'ai pas envie de me faire envoyer péter, comme l'autre fois. Question d'honneur, je crois. 

   J'ai pas passé une mauvaise soirée, je n'ai pas eu envie de pleurer, je ne me suis pas sentie mal. Je vais pas trop mal. Le gros de la "crise" est passé.